Mercredi soir, les routes de Marc Goegebeur et du Léopold se sont scindées définitivement, d’un commun accord. Dans la foulée, le président woluwéen Jacques Maricq a choisi de nommer Miloudi Baouider à la tête de l’équipe première, à charge pour lui de finir la saison sereinement, de préparer l’avenir mais aussi d’accorder du crédit aux jeunes du centre de formation. Entretien avec le principal intéressé à quelques heures du match contre l’US Solrézienne au stade Fallon.
Miloudi Baouider, vous venez de reprendre les rênes du Léopold. Quelle est votre première réaction ?
« En effet, je reprends la direction sportive de l’équipe première du Léopold. J’étais l’adjoint du coach Marc Goegebeur. Je pense que le président et lui n’étaient plus sur la même longueur d’ondes et du coup, le président m’a proposé de reprendre les rênes du club au moins jusqu’en fin de saison. »
Vous étiez adjoint depuis longtemps ?
« Cela fait un an, depuis janvier de l’année dernière précisément. A côté de ça, je travaille aussi pour le service de la Jeunesse de la commune de Woluwe-Saint-Lambert, sous l’égide de l’Echevin Eric Bott. Je trouvais donc plus opportun de venir dans le club pour lequel j’oeuvre depuis 15 ans puisque j’ai moi-même joué au White Star jusqu’en Division 3. »
Quels sont vos objectifs par rapport à la fin de saison ?
« Je veux surtout donner du plaisir aux joueurs, qu’ils puissent renouer avec le plaisir de jouer et leur redonner un challenge sportif aussi. On est quand même près du top 5 pour le moment. L’objectif premier, ce n’est pas forcément de participer au tour final mais de renouer avec la victoire. Mais s’il faut tout de même se fixer un objectif, je dirais le top 3 par exemple. »
Vous ambitionnez donc d’encore finir dans les trois premiers ?
« Oui, j’aimerais bien, je le reconnais. Pour les joueurs ce serait l’aboutissement de leurs efforts. Ce groupe a du talent et du potentiel. Je ne prétends pas que nous allons monter, d’ailleurs le président avoue honnêtement qu’il n’est pas prêt à monter. Mais je pense que nous devons néanmoins rester ambitieux. Personnellement, c’est mon challenge sportif. C’est aussi un challenge pour les joueurs, pour ne pas qu’ils viennent à chaque entraînement et les week-ends en touriste et sans objectif. Ce ne serait gai ni pour eux, ni pour moi, ni pour les gens qui nous suivent. »
Comment vous sentez-vous avant d’aborder le prochain match ?
« Très bien. Vous savez, je connais très bien l’équipe. Même quand le coach précédent était là, c’est moi qui donnait 80% des séances. Comme je suis préparateur physique, j’encadrais les exercices. Et le plus souvent j’intègre le ballon. Pour que ça reste du football et ne pas simplement courir autour du terrain. L’époque où l’on ne faisait que cela aux entraînements est révolue. J’ai connu de bons coachs dans ma carrière, je vais essayer de m’en inspirer »
Et que dire au niveau de l’effectif: y a-t-il des joueurs suspendus ou des blessés ?
« Notre gardien, Nicolas Hatefi, a ressenti une petite douleur au niveau des adducteurs, donc je lui ai donné une semaine de congé pour qu’il puisse se soigner. Hormis cela, tout le monde est au top et les joueurs comptent bien le prouver. »
Vos prochains adversaires ont perdu 3-0 au match précédent. Comment comptez-vous aborder ce match ?
« C’est vrai que Solrézienne a perdu 3-0 mais on ne sous-estime personne, on va prendre match après match. On va essayer de progresser et de développer notre propre football. On a des joueurs de qualité et on a de très bons jeunes. C’est aussi l’idée de ce deuxième tour de compétition: lancer les jeunes dans le grand bain. »
Dès cette saison ?
« Oui. On en a déjà lancé deux cette année et il y en a encore un troisième qu’on va essayer d’intégrer au fur et à mesure dans le groupe. Notre club est riche en matière de jeunes joueurs, avec plus de 600 ou 700 enfants répartis sur deux sites. Il y a énormément de potentiel mais je crois qu’on ne leur a pas suffisamment accordé d’attention ou de crédit. »
Comment allez-vous faire pour observer vos adversaires ?
« J’ai quelques contacts et je parle beaucoup avec certaines équipes adverses, en l’occurrence les dirigeants du RWDM, qui me font un petit feed-back des autres adversaires. Comme on n’est plus vraiment en concurrence puisque les Molenbeekois sont premiers et nous cinquièmes, on s’aide. Mais ce qui m’intéresse le plus, c’est le repositionnement des joueurs et éviter les déchets de mon équipe. Je ne fais pas spécialement un système de jeu par rapport à l’adversaire. »
Considérez-vous que votre tâche soit une sorte de continuité du travail déjà effectué ?
« Je dirais qu’on va prendre les matchs sans pression. Je compte travailler comme je l’ai toujours fait et si possible, m’entourer de gens compétents, qui vont dans le même sens que moi et que celui du club, qui ont la même philosophie. »
Vous l’aurez compris, Miloudi Baouider est enthousiaste et confiant. Espérons que ses joueurs le soient aussi dimanche contre l’US Solrézienne.