Vincent Tasiaux est ce qu’on appelle gentiment un « extraterrestre ». Voilà en effet 33 ans que ce passionné de course à pied relève des défis plus fous les uns que les autres. Le dernier en date ? Le Morocco Tizi N’ Trail, un « trail » de 130 kilomètres dans le désert marocain sous une chaleur de plomb, course pour laquelle il s’était fait parrainer au profit de la « Fondation Contre le Cancer ». Rencontre avec un forcené.
C’est un homme qu’on devine simple et souriant qui, lorsqu’on lui demande « pourquoi la course à pied? », commence par nous répondre: « Bonne question… » Pour ensuite enchaîner: « Ca me permet de me changer les idées, de me dépasser sans impliquer personne d’autre. »
Pour lui, la course à pied est un mélange de rigueur et de bien-être qui s’amplifie au fil des entraînements. Il est aussi important de soigner son hygiène de vie: prendre son pouls et s’entraîner en fonction, gérer l’alimentation, du repos et par-dessus tout rester à l’écoute de son corps!
Mais même si Vincent Tasiaux peut passer pour un fou, il n’en reste pas moins conscient de ses limites: « Psychologiquement, le plus dur, ce sont les entraînements: devoir se lever le matin et partir s’entraîner peu importe le temps qu’il fait et aller au bout de soi, c’est éprouvant. Mais bon, après trente minutes, le plaisir arrive et ça va mieux. »
Il n’est en effet pas compliqué de deviner la fatigue et la douleur qui peuvent survenir durant de si longues épreuves. Cependant, d’après Vincent Tasiaux, aujourd’hui âgé de 52 ans, tout se joue au moral: « Parfois, on court depuis des heures et on se dit: mais qu’est-ce que je fais ici ? On est dans un trou. »
Bien sûr, il n’y a pas de « formule magique » pour tenir, mais notre coureur confie: « Je me répète souvent ce que mon ancien entraîneur me disait: on traversera toujours une tempête, il faut juste se dire que le soleil est plus loin. »
En ce qui concerne ses défis futurs, Vincent a pour projet de reprendre part au prochain Morocco Tizi N’ Trail qui aura lieu en 2017, mais uniquement si sa santé le lui permet. « C’est une course fabuleuse », explique-t-il, « parce qu’autant la difficulté et la souffrance sont au rendez-vous, autant elle m’a permis de faire des rencontres magnifiques sur le plan humain. Le Maroc est vraiment une terre d’accueil. »